Trinidad – Un père et sa fille, portraits.

 
Trinidad – Un père et sa fille
Fin d’après-midi à Trinidad.

Nous découvrons les ruelles que le soleil décroissant pare de couleurs encore plus chaudes.
Un couple devant une maison dans la pente qui rejoint la Casa de la Trova, le père et la fille.
Nos regards se croisent.
Un désir mutuel de se rencontrer facilite l’échange qui va commencer.
Nous leur parlons de notre passion pour cette île, pour Trinidad que nous retrouvons pour la deuxième fois.
Ils nous parlent de leur vie. Sans jamais se plaindre.
Souvent les Cubains que nous rencontrons n’ont de cesse de nous dire la difficulté de vivre et la lutte quotidienne pour survivre (la Lucha).
Maintes fois à leur contact nous nous sommes effectivement rendus compte de la difficulté de vivre à Cuba.
Il suffit de voir les étalages vides des magasins d’Etat , l’état déplorable des transports, la peine à rejoindre son lieu de travail, les heures de marche, de stop, les habitations délabrées.
Je ferai plus tard une note sur les transports. Pour bien comprendre, empruntez un de ces « chameaux« , mêlez vous aux Cubains. Il n y a qu’inconfort et promiscuité, et pourtant ils arrivent à en rire (Je vous propose d’aller voir deux notes sur les chameaux 01, 02, et une courte vidéo).
Pourtant jamais je n’ai entendu une critique concernant le régime ou Fidel Castro malgré mes commentaires ironiques.

Elle est éducatrice spécialisée, elle s’occupe d’enfants.

Souvent quand je me souviens de ces gens, j’associe maintenant un salaire.
Un salaire de misère.
Elle, elle gagne sept dollars par mois. Évidemment elle a fait des études, elle a cette chance.

A la Havane tard le soir quand je fumais seul un cigare sur le Paseo Marti, un homme s’imposait que je tentais de décourager pour préserver un moment de tranquillité. Je l’avais déjà vu fouiller une poubelle, rien ne m’encourageait à communiquer avec lui..
Il me parlait quand même, je lui répondais pour l’éviter « No hablo espanol » sans convaincre. Finalement c’est avec lui que j’aurai mes premières conversations dans cette langue que je ne parle pas encore. Il me corrigera, m’aidera à trouver les mots, je ferai grâce à lui quelques progrès.
Chaque soir très tard quand je fumais avec indécence un cigare qu’il ne pouvait s’offrir, il me retrouvait pour me parler de choses et d’autres.

Un autre visage, un maçon à quatre dollars par mois …et quatre enfants. Là je croyais qu’il en faisait trop pour se rendre encore plus touchant et pourtant sa voix qui se brisait à ce moment là faisait presque disparaître mes doutes.
Je repartirai de Cuba en lui laissant mes cigares achetés au noir sur le Malecon, des tee shirts et une paire de chaussures. Tout ça avait l’air d’un immense cadeau pour lui.

 
Nous quittons le père et la fille après une séance de photos à laquelle ils se sont prêtés bien volontiers
Un album
 

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