Trinidad – Le lézard Bleu.
Notre première visite à Trinidad -Deuxième jour
Ce matin nous quittons nos hôtes à Trinidad. Départ pour une visite de la Vallée de Los Ingenios.
Dans les arbustes du jardin nous assistons au manège de deux lézards qui se poursuivent. Le mâle curieusement bariolé de couleurs vives, du bleu et du vert, attire notre attention. Je ressors la caméra et je le regarde poursuivre la femelle
Nous avons passé une excellente nuit chez eux. Une maison simple avec une grande terrasse ouverte sur la plage de Trinidad avec une cour fermée pour protéger notre voiture de location (japonaise alors que nous aurions préféré une belle américaine: elle ne se louait malheureusement pas).
Lui restait à la maison pour s’occuper des étrangers. Elle, travaillait dans une banque de Trinidad. Nous avons beaucoup appris chez eux sur le système « Casa Particular ».
Mais avant, une histoire de rabatteur?
Il faut savoir que vous serez sollicités sans cesse par des jeunes.
Cela est compréhensible quand on sait la difficulté de vivre à Cuba. La première fois, nous avions ressenti cela comme une agression permanente, j’étais reparti de Cuba avec une impression désastreuse que j’ai révisée depuis.
Je ferai plus loin une description d’un rabatteur.
Nous avions repéré dans le guide du routard une adresse de « casa » proche de la plage, mais à un moment, perdus à l’entrée de Trinidad, nous avons du demander notre chemin à un jeune homme. Sans même demander il s’est installé dans notre voiture pour nous guider ou plutôt nous dérouter je crois. Après quelques visites de maisons, nous nous sommes arrêtés dans celle ci qui nous convenait.
Nous avons appris par la suite que dans chaque maison où nous passions il touchait une commission. Nous verrons même plus tard le propriétaire d’une maison où nous avions trouvé porte close venir vérifier que nous étions bien passés chez lui.
Les commissions versées à ces rabatteurs restent considérables et surtout non taxées, alors que la marge de notre hôte reste minime et contrôlable.
Mais le soir de notre arrivée nous n’avions pas encore fini avec notre jeune ami…loin de là.
Ce matin après un excellent et copieux petit déjeuner, on nous expliquera tout du système qui autorise les cubains à ouvrir leurs maisons aux touristes…et de plus en plus l’Etat nous apparaîtra comme un vampire impitoyable.
Il nous a sorti des carnets sur lesquels tout était consigné.
Les passages d’étrangers sont enregistrés ainsi que leurs diverses consommations.
Les produits consommés, lait, jus de fruits, sucre, oeufs, sont achetés et livrés par l’Etat à des prix plus élevés.
Le droit d’héberger est soumis à une taxe très élevée qui rend extrêmement difficile l’atteinte d’un seuil de rentabilité.
Nos hôtes semblent très honnêtes. La veille, nous leur parlions de notre envie de manger de la langouste. Hors de question pour eux. Ils nous confirment que c’est illégal…nous le savons bien. Mais nous tentions notre chance.
Devant chez eux des pécheurs relevaient leurs casiers à langoustes.
Je ne connais pas encore le goût de la langouste légal de Cuba…il y a tant de propositions dans ces villes au bord de la mer…
La plage depuis la terrasse
Une maison de pecheurs en face
Une terrasse qui fait le tour de la maison
Une maison de pecheurs en face
C est une ville où nous reviendrons plus longuement lors de notre deuxième séjour à Cuba.
C’était une histoire de lézard bleu au début?
Le lézard dans notre histoire, c’était notre rabatteur.
Il nous suivait à la trace. A peine ressortis de la maison, il s’est empressé de nous proposer de manger de la langouste chez un de ces « oncles » qui tenait un restaurant dans Trinidad. Pour nous en débarrasser nous avons accepté, mais plus tard, le temps pour nous de nous reposer de notre voyage et d’apprécier sur la plage le coucher de soleil qui se préparait dans la baie.
Même là il ne nous lâchait pas.
En face de nous, dans la mer,juste une tête émergeait – Anny l’appelait le crocodile – qui nous scrutait patiemment jusqu’à ce que nous quittions la plage pour rentrer et nous préparer à aller manger dans Trinidad.
Nous l’avons retrouvé plus tard dans les ruelles de Trinidad. Malgré ses signes nous ne nous sommes pas arrêtés. Nous avons accéléré pour le lâcher alors qu’il courait derrière nous jusqu’à nous perdre dans les ruelles de la ville.
Enfin en sécurité, loin de notre poursuivant et de son insistance, dans une rue peu éclairée, nous avons garé la voiture devant la maison d’une jeune femme noire qui nous proposa de nous faire un repas créole, et une langouste. La maison – un paladar légal – était accueillante, tout nous inspirait confiance. Le temps pour elle de tout préparer, nous avons fait une promenade nocturne et à notre retour nous avons retrouvé une table bien dressée, des assiettes et couverts de belle qualité. Et un repas copieux talentueusement préparé dont nous nous rappelons encore. Seule nous manque maintenant l’adresse de cette jeune femme rencontrée par hasard grâce au « crocodile ».