BALZAC Honoré de (1799-1850)

Références:
Honoré de Balzac, né Honoré Balzac à Tours le 20 mai 1799 (1er prairial an VII du calendrier républicain) et mort à Paris le 18 août 1850 (à 51 ans), est un écrivain français. Romancier, dramaturge, critique littéraire, critique d’art, essayiste, journaliste et imprimeur, il a laissé l’une des plus imposantes œuvres romanesques de la littérature française, avec plus de quatre-vingt-dix romans et nouvelles parus de 1829 à 1855, réunis sous le titre La Comédie humaine. À cela s’ajoutent Les Cent Contes drolatiques, ainsi que des romans de jeunesse publiés sous des pseudonymes et quelque vingt-cinq œuvres ébauchées
Wikipédia
Larousse
C’est Victor HUGO qui fera le Discours aux funérailles de M. Honoré de Balzac,29 août 1850.
Le buste de la tombe est une oeuvre de David d’Angers. D’autres de ses oeuvres se retrouvent au Père-Lachaise sur les tombes de François Arago, Honoré de Balzac, Daunou Pierre, Jacques Nicolas Gobert, Geoffroy Saint Hilaire, Gay Lussac Joseph Louis, Gohier Louis, Laurent de Gouvion-Saint-Cyr, Samuel Hahnemann, Alexandre Ledru-Rollin, François Joseph Lefebvre, Suchet Louis et bien d’autres encore.

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Honoré de BALZAC
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Honoré de BALZAC
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Honoré de BALZAC
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Honoré de BALZAC

Emplacement:
Division 49, au bord du Chemin Casimir DELAVIGNE,

Tombes proches:
Autour du Monument du Rond-Point des Travailleurs Municipaux, DELAVIGNE Jean-François Casimir (1793-1843), MICHELET Jules (1798-1874), DELPECH Jean-Baptiste (1815-1863), CAMBACERES Delphine de, SALVAGE DE FAVEROLLES, Baronne Etienne (1785-1854), AUCLERT Hubertine (1848-1914), MORRIS Adélaïde Louise Jeanne Victoire (1), (2)

2 textes de Victor HUGO sur Honoré de Balzac
Le premier est celui du récit de la mort d’Honoré de Balzac (1799-1850) tandis que le deuxième est celui de l’oraison funèbre qu’il a prononcée devant la tombe du célèbre écrivain.

Discours prononcé aux funérailles de M. Honoré de Balzac (29 août 1850)

Messieurs,

L’homme qui vient de descendre dans cette tombe était de ceux auxquels la douleur publique fait cortège. Dans les temps où nous sommes, toutes les fictions sont évanouies. Les regards se fixent désormais non sur les têtes qui règnent, mais sur les têtes qui pensent, et le pays tout entier tressaille lorsqu’une de ces têtes disparaît. Aujourd’hui, le deuil populaire, c’est la mort de l’homme de talent ; le deuil national, c’est la mort de l’homme de génie.

Messieurs, le nom de Balzac se mêlera à la trace lumineuse que notre époque laissera à l’avenir.

M. de Balzac faisait partie de cette puissante génération des écrivains du dix-neuvième siècle qui est venue après Napoléon, de même que l’illustre pléiade du dix-septième est venue après Richelieu – comme si, dans le développement de la civilisation, il y avait une loi qui fit succéder aux dominateurs par le glaive les dominateurs de par l’esprit.

M. de Balzac était un des premiers parmi les plus grands, un des plus hauts parmi les meilleurs. Ce n’est pas le lieu de dire ici tout ce qu’était cette splendide et souveraine intelligence. Tous ses livres ne forment qu’un livre, livre vivant, lumineux, profond, où l’on voit aller et venir et marcher et se mouvoir, avec je ne sais quoi d’effaré et de terrible mêlé au réel, toute notre civilisation contemporaine; livre merveilleux que le poète a intitulé comédie et qu’il aurait pu intituler histoire, qui prend toutes les formes et tous les styles, qui dépasse Tacite et qui va jusqu’à Suétone, qui traverse Beaumarchais et qui va jusqu’à Rabelais; livre qui est l’observation et qui est l’imagination; qui prodigue le vrai, l’intime, le bourgeois, le trivial, le matériel, et qui par moment, à travers toutes les réalités brusquement et largement déchirées, laisse tout à coup entrevoir le plus sombre et le plus tragique idéal.

À son insu, qu’il le veuille ou non, qu’il y consente ou non, l’auteur de cette œuvre immense et étrange est de la forte race des écrivains révolutionnaires. Balzac va droit au but. Il saisit corps à corps la société moderne. Il arrache à tous quelque chose, aux uns l’illusion, aux autres l’espérance, à ceux-ci un cri, à ceux-là un masque. Il fouille le vice, il dissèque la passion. Il creuse et sonde l’homme, l’âme, le cœur, les entrailles, le cerveau, l’abîme que chacun a en soi. Et, par un don de sa libre et vigoureuse nature, par un privilège des intelligences de notre temps qui, ayant vu de près les révolutions, aperçoivent mieux la fin de l’humanité et comprennent mieux la Providence, Balzac se dégage souriant et serein de ces redoutables études qui produisaient la mélancolie chez Molière et la misanthropie chez Rousseau.

Voilà ce qu’il a fait parmi nous. Voilà l’œuvre qu’il nous laissé, œuvre haute et solide, robuste entassement d’assises de granit, monument, œuvre du haut de laquelle resplendira désormais sa renommée. Les grands hommes font leur propre piédestal ; l’avenir se charge de la statue.

Sa mort a frappé Paris de stupeur. Depuis quelques mois il était rentré en France. Se sentant mourir, il avait voulu revoir la patrie, comme la veille d’un grand voyage on vient embrasser sa mère !

Sa vie a été courte, mais pleine ; plus remplie d’œuvres que de jours !

Hélas ! ce travailleur puissant et jamais fatigué, ce philosophe, ce penseur, ce poète, ce génie, a vécu parmi nous de cette vie d’orages, de luttes, de querelles, de combats, commune dans tous les temps à tous les grands hommes. Aujourd’hui, le voici en paix. Il sort des contestations et des haines. Il entre, le même jour, dans la gloire et le tombeau. Il va briller désormais, au-dessus de toutes ces nuées qui sont nos têtes, parmi les étoiles de la patrie.

Vous tous qui êtes ici, est-ce que vous n’êtes pas tentés de l’envier ?

Messieurs, quelle que soit notre douleur en présence d’une telle perte, résignons-nous à ces catastrophes. Acceptons-les dans ce qu’elles ont de poignant et de sévère. Il est bon peut-être, il est nécessaire peut-être, dans une époque comme la nôtre, que de temps en temps une grande mort communique aux esprits dévorés de doute et de scepticisme un ébranlement religieux. La Providence sait ce qu’elle fait lorsqu’elle met ainsi le peuple face à face avec le mystère suprême, et quand elle lui donne à méditer la mort qui est la grande égalité et qui est aussi la grande liberté.

La Providence sait ce qu’elle fait, car c’est là le plus haut de tous les enseignements. Il ne peut y avoir que d’austères et sérieuses pensées dans tous les cœurs, quand un sublime esprit fait majestueusement son entrée dans l’autre vie ! quand un de ces êtres qui ont plané longtemps au-dessus de la foule avec les ailes visibles du génie, déployant tout à coup ces autres ailes qu’on ne voit pas, s’enfonce brusquement dans l’inconnu !

Non, ce n’est pas l’inconnu ! Non, je l’ai déjà dit dans une autre occasion douloureuse, et je ne me lasserai pas de le répéter, non, ce n’est pas la nuit, c’est la lumière ! Ce n’est pas la fin, c’est le commencement ! Ce n’est pas le néant, c’est l’éternité ! N’est-il pas vrai, vous tous qui m’écoutez ? De pareils cercueils démontrent l’immortalité ; en présence de certains morts illustres, on sent plus distinctement les destinées divines de cette intelligence qui traverse la terre pour souffrir et pour se purifier et qu’on appelle l’homme, et l’on se dit qu’il est impossible que ceux qui ont été des génies pendant leur vie ne soient pas des âmes après leur mort !


(Victor Hugo, Littérature et philosophie mêlées, Tome 2, Paris, Librairie L. Hachette et Cie, 1868)

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